Plus
l’inspiration, plus d’idées, ne pas savoir par où commencer, des sueurs
froides à l’idée de ne plus pouvoir, ou pire de ne plus savoir écrire ?
Ne cherchez plus, il s’agit du syndrome de la page blanche !
De quoi s'agit-il ?
Scientifiquement, on parle de Leucosélophobie. Couramment, on parle plus simplement de syndrome de la page blanche. Cette angoisse est définie comme la crainte exagérée de se retrouver face à une feuille vertigineusement blanche sans être capable de la remplir d'un seul mot, d'une seule syllabe.
Panne d'idées?
Pour être franche, je ne pense pas qu'il existe un remède efficace à ce syndrome. Il n'existe pas de solution miracle, seulement une panoplie de trucs et astuces permettant de contourner cette vacuité créative. On pourrait également remonter aux origines de ce "mal". Est-ce que le syndrome de la page blanche ne touche pas en priorité les écrivains trop perfectionnistes ? Au lieu de penser que la cause est le manque d'inspirations ou d'idées, je pense qu'il serait plus judicieux de voir le problème sous un autre angle : un trop plein d'idées se bousculent dans l'esprit de certains créatifs tourmentés ; les idées se battent littéralement pour avoir la priorité ; l'embouteillage psychique guette ; l'effet inverse de ce qu'on voudrait se produit alors : plus aucune idée ne circule, c'est l'angoisse, c'est la page blanche !
Lâcher prise...
Certaines personnes recommandent de remplir la page, peu importe les mots. La solution serait donc de ne jamais cesser d'écrire pour ne pas se laisser submerger par un vide paralysant.
D'autres, au contraire, préconisent de laisser l'écriture de côté le temps que l'inspiration reviennent à pas feutrés ou même tonitruant peu importe, pourvu seulement qu'elle revienne.
Aller se balader en forêt par une belle après-midi d'automne ;-) |
Certaines plus pragmatiques expliquent qu’il faut marquer chaque bribe, chaque soupçon de pensée sur des feuilles et les accrocher partout autour de soi afin de ne laisser aucune chance à l’hypothétique idée – comme prise aux pièges dans ces bouts de papier -, de s’échapper !
D’autres encore avancent qu’il faut se promener de partout avec un petit carnet afin de noter chaque mot, chaque phrase, chaque pensée qui viendraient à l’esprit tels des éléments volatils furtifs qu’il faut ensuite saisir au vol comme des papillons dans une nacelle.
D’autres enfin suggèrent de laisser de coté la ou les parties qui ne déclenchent aucune inspiration pour « s’attaquer » à ce qui se passe un peu plus loin dans le récit qui devient alors quelque chose de linéaire qu’il suffit d’appréhender en des lieux et instants différents, les éléments du discours s’étant comme déjà déroulés en dehors de nous, comme à notre insu.
Et si ?
Et si la page blanche n'était que le résultat d'une manie que nous avons tous lors du processus créatif : celle de vouloir tout contrôler ? Est-ce que la solution ne serait pas plutôt de lâcher prise, de laisser l'histoire prendre forme sous la forme, de laisser les personnages prendre vie?
Et si la page blanche n'existait pas, tout simplement? Si elle n'était qu'un mythe élaboré autour de l'image de l'écrivain-génie touché par la grâce divine dans une sorte de transe ; mythe qui cache la véritable difficulté de l'écriture qui n'est ni insipiration, ni révélation, mais travail acharné autour d'idées qui ne se présentent pas comme des entités finies, mais comme des pierres bruts à travailler, tailler, modeler, afin d'en faire apparaître lentement et laborieusement les contours, la couleur, la beauté, la singularité... ?
La page blanche et son éventuel vertige ne deviennent plus que le déséquilibre nécessaire au mouvement, d’abord tremblant, de l’esprit.
Myriam
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