[ Conseil technique n°1 ] : De la phrase simple à la phrase complexe





Bonjour chers amis apprentis écrivains!


La question du jour est la suivante : peut-on écrire un roman entier sans être capable d'identifier le genre de phrases qu'on emploie? A quoi je réponds que oui, bien sûr. Des tas de gens le font tout le temps. Mais je soutiens que plus vous en saurez sur les outils à votre disposition, mieux vous en userez.


Avant de se lancer dans l'écriture d'un roman, il est donc souhaitable de posséder les règles de base de la langue. Ces rudiments de grammaire, que vous avez probablement appris à l'école primaire, il se peut que vous n’y ayez pas beaucoup pensé depuis. Eh bien, laissez-moi vous rafraîchir la mémoire!




L'unité syntaxique de base est la phrase, qui comprend un sujet et un verbe, et exprime une pensée complète. Cette phrase peut être enjolivée ou au contraire dépouillée. On distingue la phrase simple et la phrase complexe.




Différence entre phrase simple et phrase complexe 



Une phrase simple ne contient qu'un seul verbe conjugué. On parle alors de proposition indépendante :

Le chat se frotta aux jambes de la petite fille.

Une phrase comprenant plusieurs verbes est une phrase complexe.

Quand le chat se frotta à ses jambes, la petite fille éclata de rire.

Si une phrase n'a pas de verbe, on parle de parle nominative ou averbale.

Quel beau paysage! 


La phrase complexe


Chaque partie de la phrase complexe s’appelle une proposition :

L'immeuble prit feu dans la nuit, et on compta un grand nombre de blessés.
             Première proposition                              Deuxième proposition

Chaque proposition s'organise autour d'un noyau constitué par le verbe.
Les propositions d’une même phrase peuvent être soit juxtaposées, soit coordonnées, soit subordonnées.

  1. La juxtaposition 
Deux propositions sont unies par un simple signe de ponctuation (virgule, point-virgule, deux points). Le lien qui unit ces deux propositions est alors implicite :

Il souhaitait réussir son bac, il ne passait pas assez de temps à travailler en réalité.

En d’autres termes, ce n’est pas parce qu’aucun mot ne signifie explicitement le lien logique entre les deux propositions qu’il n’existe pas. On pourrait d’ailleurs facilement le rajouter :

Il souhaitait réussir son bac, mais il ne passait pas assez de temps à travailler en réalité. 

      2. La coordination

Un mot coordonnant - une conjonction de coordination ou un adverbe - exprime explicitement la relation entre les deux propositions. 

L'immeuble prit feu dans la nuit, et on compta un grand nombre de blessés. 

L'immeuble prit feu dans la nuit, puis on compta un grand nombre de blessés. 

On peut utiliser les conjonctions de coordination ( mais, ou, et, donc, or, ni, car ) ou les adverbes.
Les adverbes permettent d’exprimer la relation logique entre deux propositions (ainsi, aussi, en effet, par conséquent, au contraire, d’ailleurs... ). Ils sont très utilisés dans l’argumentation. Ils indiquent également une progression dans le texte (premièrement, d’abord, ensuite, puis, enfin, finalement... ).

  •   l'emploi des conjonctions de coordination

- mais exprime l’opposition : Cet enfant est gentil mais agité.
- ou exprime l’alternative : Ton père ou ton frère ira te chercher à l'école. Notez que le verbe est au singulier car le sujet est soit l'un, soit l'autre (pas les deux)
- et exprime l’addition : Je veux que tu ranges tes livres et tes jouets.
- donc exprime la conséquence : Vous avez bien travaillés donc vous êtes contents.
- or introduit un nouvel argument ou une nouvelle idée importants pour la suite du raisonnement ou du récit : Le petit Chaperon Rouge prit le chemin de la forêt, or le loup y rôdait.
- ni généralement répété exprime l’alternative (c'est l’équivalent négatif de « et ») : Ni le vent ni la pluie ne me font peur.
- car exprime la cause, une explication voire une justification : C'est Pierre qui est venu car sa femme est malade.


      3. La subordination

Lorsqu’une proposition a une relation de dépendance à une autre proposition, on parle de subordination :

C'est le plat que je préfère.

Dans cet exemple, la proposition « que je préfère » est dite proposition subordonnée, car elle est dépendante de la première proposition que l’on appelle proposition principale. En effet, elle ne peut exister toute seule ; on ne peut pas dire « que je préfère » tout seul, sans la première proposition (« C'est le plat »).
Une proposition subordonnée peut être reliée à la proposition principale soit par un pronom relatif soit par une conjonction de subordination.

  • les pronoms relatifs

Qui, que, quoi, dont, sont les principaux pronoms relatifs. Il faut ajouter à cela les pronoms relatifs composés lequel, laquelle, lesquel(le)s parfois précédés de la préposition de (duquel, desquels) ou à (auquel, auxquel(le)s).

  • les conjonctions de subordination

On trouve essentiellement la conjonction de subordination que ainsi que toutes les conjonctions contenant que (si bien que, bien que, dès que, alors que, tant que, parce que, puisque, pour que, quoique, avant que, après que... ). Les autres conjonctions de subordination sont quand, comme et si.

  • La différence entre un pronom relatif et une conjonction de subordination
Le pronom relatif reprend un nom. C’est la raison pour laquelle on le trouve souvent après un nom :

J'aime marcher dans les chemins qui sont bordés de fleurs sauvages. 
Le pronom relatif reprend le nom « chemins » (que l’on appelle alors l’antécédent).

Quant à la conjonction de subordination, elle est souvent placée après un verbe :

Il dit que la pièce est trop grande.

La proposition subordonnée introduite par une conjonction de subordination est dite complétive, car elle complète le verbe à la manière d’un COD.

Parfois la conjonction de subordination exprime une circonstance (de temps, de cause... ) :

Je viendrais quand tu m'appelleras.

La proposition subordonnée introduite par une telle conjonction de subordination est dite circonstancielle (ici de temps) à la manière d’un complément circonstanciel.



Conclusion : 

Voici quelques règles de grammaire essentielles à redécouvrir. Écrire est un métier. Pour bien faire un métier, il faut savoir en manier les outils, et pour cela, encore faut-il les connaître. Dans le cas de l'écriture, avoir une connaissance minimale des différentes façons d'aligner correctement les mots permet d'en tirer un effet maximal et de toucher le lecteur.


A vos plumes donc ! Et à bientôt sur le blog!


She believed she could, so she did. 
Myriam

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